Les cours de natation
La première fois que j’ai essayé d’inscrire ma fille en France, on a doucement ricané. Avant 6 ans, les enfants ne sont pas suffisamment coordonnés pour pouvoir apprendre à nager. Allons, Madame, un peu de sérieux voulez-vous ? Ce maître-nageur, si sûr de lui, serait certainement étonné de voir les petits Japonais de 4 ans multiplier les longueurs comme des champions. En outre, il serait probablement atterré par le mode d’apprentissage imposé aux plus jeunes. En France… il s’agit d’abord de ne pas avoir peur de l’eau. On étudie donc la méthode de survie n°1 en milieu aquatique : la célèbre nage du petit chien ! Peu importe la beauté du geste, on barbote vaguement et si la tête surnage, c’est gagné. Ensuite, on tente quelques longueurs avec de vagues mouvements de grenouille puis c’est l’heure des jeux : on saute, on s’éclabousse, on rigole. On s’amuse ! Ici, rien de tout cela. La natation, ce n’est pas de la rigolade. On commence par apprendre les bases : la planche, face et dos. Ensuite, on décortique les différentes nages (dans l’ordre : crawl, brasse et papillon) en décomposant les gestes. Durant certaines séances, les apprentis nageurs ne feront que battre des pieds. Ensuite, ils perfectionneront la rotation de la tête et la respiration. Une autre fois, cap sera mis sur l’exercice du bras droit qui passera son temps en moulinets plongeants. On ne combinera le tout qu’à la fin. Évidemment, on reste un peu sur sa faim au début. Annoncer fièrement que sa fille maîtrise les jambes et le bras droit au crawl prête plutôt à sourire. Mais l’effort est finalement récompensé. L’enfant passe bientôt du bonnet orange au bleu clair, puis au marine (comme les ceintures au karaté). Il ne coule plus, il nage bravement. C’est gagné, le petit chien peut aller se rhabiller.