Tokyo, 3 mois après
Surprise ! Mon voisin japonais continue d’entretenir son merveilleux jardin miniature, sous un soleil qui se lève toujours aussi tôt et au son d’oiseaux dont le chant n’a pas varié. Les magasins proposent les mêmes produits et les pas dans les rues résonnent exactement comme avant.
En apparence, rien n’a changé.
Mais dans le métro, les escalators fonctionnent désormais au ralenti, la climatisation se fait moins agressive et les éclairages moins généreux. Les filles qui traînent à Harajuku n’ont pas remisé leur légendaire extravagance contre un semblant d’austérité, mais les curieux sont moins nombreux à les photographier. Les étrangers se sont raréfiés. On est plus tranquilles pensent certains. Et le tourisme ? rétorquent d’autres.
Il s’est passé quelque chose.
Et en effet, à la faveur de la nuit, l’alcool aidant, les langues se délient. On évoque le danger des radiations, on se renseigne sur les informations que la presse étrangère pourrait donner. On s’inquiète.
Où va-t-on ?