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Imaginez qu’en vous rendant à un déjeuner avec le patron, vous tombiez sur une paire de chaussures de ski épatantes – celles dont vous rêviez depuis toujours. Ne souhaitant pas vous encombrer d’un gros sac de sport qui alourdirait votre silhouette, vous hésiteriez peut-être à l’acquérir. Ici, pas de souci, vous feriez votre achat et hop, ni vu ni connu, dans la consigne du coin.
Ah les consignes ! Elles sont partout ! A l’entrée des musées, des centres commerciaux, des restaurants, des gares… elles coûtent entre 300 à 500 yens, soit pas grand chose, et vous choisissez parmi plusieurs contenances. En voyage, j’y dépose mes valises en attendant l’heure du check-in, c’est pratique.
L’auteur Ryu Murakami, lui, a eu l’idée d’y faire abandonner Hashi et Kiku, les héros de son roman « Les bébés de la consigne automatique ». Les deux garçons mettront une vie à essayer de se relever de ce traumatisme fondateur, en vain. Malgré l’affection réelle qu’on essaiera de leur donner, ils ne réussiront pas à se libérer de l’emprise aliénante de ces casiers obscurs. Le livre est formidable, mais il modifie sensiblement le point de vue qu’on pourrait avoir sur les consignes. Maintenant, je ne peux éviter de jeter sur elles un regard soupçonneux.
Enfin, je ne résiste pas au plaisir de vous raconter cette initiative incroyable. En 2007, l’hôpital Jikei de Kumamoto inaugurait une « consigne à bébés », permettant aux parents en détresse d’y déposer anonymement leur enfant grâce à une petite porte ouverte sur l’extérieur. A peine refermée, une alarme se chargeait de prévenir le personnel soignant qui recueillait aussitôt le petit. Je ne sais pas si cette boîte existe encore, mais en 2007 : 17 enfants étaient abandonnés dans cette consigne unique au Japon.
Honnêtement, les campagnes de publicité japonaises ne sont pas démentiellement créatives (je parle de l’affichage, car je ne regarde toujours pas la télévision – mais je vais m’y mettre). Pourtant, il en est une qui fait toujours mouche : c’est celle qui prône les bonnes manières dans le métro en mettant en scène des situations jugées dérangeantes. Le texte (en japonais et en anglais) est limpide et le traité illustratif signé Bunpei Yorifuji… très efficace ! Personnellement, j’adore ces affiches qui ne manquent ni d’humour, ni de folklore. Je ne suis d’ailleurs pas la seule : de nombreux amis les considèrent déjà comme des collectors.
Je lisais l’histoire de cet éminent Japonais qui, après de longues années passées à l’étranger, déclarait être heureux de rentrer au pays et d’y retrouver son épouse. Consternation générale. Mettre en avant le couple ou la famille, voilà qui était jugé comme une excentricité. Aux yeux de tous, il eût été plus décent de parler des cerisiers ou de l’empereur. Cette anecdote véridique illustre assez bien la place accordée aux Japonaises souvent réduites aux mauvais rôles de mère au foyer ou de prostituée. Aujourd’hui, et même s’il est loin le temps où l’ascension du Mont Fuji leur était interdite (jusqu’en 1872, quand même), leur vie reste dure. Elles travaillent toujours moins que les hommes, dans des conditions beaucoup plus précaires et pour des salaires très inférieurs. En outre, dans la majorité des cas, l’arrivée d’un premier enfant leur ferme définitivement les portes du monde professionnel. On comprend mieux pourquoi le taux de fécondité du pays est l’un des plus bas au monde : 1,37% seulement.
J’ai hurlé. Et je pense que vous auriez fait de même si, comme moi, vous aviez vu passer devant votre nez une bête volante grosse comme un abricot. Naturellement, mes filles ont hurlé de concert et j’ai saisi rapidement la bombe anti-cafards. Pshit ! J’ai aspergé l’insecte qui a tournoyé dans les airs comme pris d’une ivresse soudaine. Pshit! Pshit ! J’ai crié « fermez les portes » à mes enfants et nous avons filé en attendant que la chose agonise sans que nous en soyons témoins. Vous qui connaissez peut-être la peur des souris ou des guêpes, vous imaginez sûrement le sentiment de panique que j’ai pu éprouver et le soulagement qui m’a prise quand je me suis retrouvée dehors. Ouf !
Je hais les cafards.
Il y en a beaucoup ici et rien n’y fait. Vous pouvez astiquer votre maison de haut en bas, ils reviennent chaque année dès les premiers beaux jours. Il existe de nombreux pièges, heureusement ! Mais quand même… Si vous craignez ces bestioles, ne venez pas ou alors, ayez le coeur bien accroché.
PS : J’ajoute à ce billet un petite note scientifique bienvenue qui me vient d’un Courrier International intitulé « Pas bêtes » et consacré au moeurs étonnantes des animaux. J’y ai appris que les cafards sont apparus il y a 400 millions d’années environ, qu’ils peuvent rester un mois sans boire et sans manger et que, décapités, ils peuvent survivre sept à neuf jours (et donc se reproduire, durant cette période). Enfin, s’ils sont dotés d’ailes, ils ne volent pas : la bête dont je vous ai raconté l’assassinat ci-dessus n’était donc qu’un gros papillon – quelle gourde !
Lorsque j’ai cherché un nom pour ce blog, avant de m’arrêter sur le tordant ahrizgateau, j’ai pas mal tâtonné. J’ai pensé à « Mad in Japan », car effectivement, le Japon rend plutôt dingue – mes billets en témoignent assez. Puis… Japoniaiseries, déjà pris mille fois et trop niais finalement. Enfin, J’ai envisagé « Far from home », sans doute dans une période de nostalgie. Mais au fait, quand on vit longtemps à l’étranger, son pays est-il encore son pays ? Je veux dire est-ce là où l’on vit, où l’on a sa maison, son supermarché, ses voisins ? Est-ce l’endroit où l’on a le plus vécu ou le plus intensément ? Est-ce le lieu où l’on est né qui conditionne le sentiment d’appartenance ?
Je suis rentrée au pays quelques jours – c’est à dire en France.
Tout m’y était familier, et pourtant, tout m’a surpris.
Paris m’a semblé affreusement grise et j’ai pataugé deux fois dans des crottes de chien car je n’étais plus habituée à regarder par terre en marchant – ça m’a énervée. J’ai retrouvé avec un mélange de tristesse et d’amusement les musiciens du métro dont un guitariste qui chantait allègrement « sarko sarko sarkommence, et pire… est à venir« . Inimaginable ici ! J’ai écouté la radio dans les taxis, subit la gueule des vendeuses – incroyable, ni bonjour, ni merci, ni au-revoir, à peine un regard – j’ai commandé un steak frites « mais avec un peu de salade aussi » dans un café parisien. Et finalement… j’ai traversé la Seine devant l’imposant Louvre. C’est alors que je me suis dit que Paris est vraiment la plus belle ville du monde et j’ai pensé, c’est quand même bien chez moi.
Si vous vivez à l’étranger, vous connaissez certainement ce besoin impérieux qui vous pousse, à chaque retour au pays, à foncer droit… au Monoprix. Ah ! les alignements de shampoings, les montagnes de fruits, les rayons de magazines féminins, quel bonheur. A l’occasion d’un court passage à Paris, me voici donc à la caisse de cet illustre magasin, mon panier de plastique rouge bien en main. Mon tour arrive, je le pose sur le tapis roulant et j’attends. La caissière me regarde et m’explique d’un air de maîtresse pas bien contente de son élève de 3 ans : « Madame, il faut disposer vos courses ici et ranger votre panier là, sous les bonbons« . Je me tape la main sur le front. Mais c’est bien sûr ! J’avais complètement oublié qu’il fallait procéder de cette manière. Au Japon, on ne vide jamais son panier : la caissière le fait pour vous. Elle prend chaque achat, le comptabilise, puis le pose dans un second panier que vous emmenez dans un espace aménagé où vous rangerez tranquillement vos affaires. Ainsi, vous n’êtes jamais stressé par la personne affreusement pressée qui vous suit et qui aimerait que vous balanciez au plus vite vos courses dans vos sacs afin de payer à son tour. Là-bas, on est cool, et ça me manque (c’est fou, je n’aurais jamais penser écrire ça un jour).
J’assistais récemment à un cours de cuisine japonaise. Parmi les nombreux élèves, une charmante trentenaire avouait n’avoir jamais réalisé le moindre maki – ces rouleaux d’algues garnis de riz vinaigré au centre duquel on trouve du concombre, du saumon, de l’omelette ou de nombreux pickles locaux. L’organisatrice en profitait pour confirmer et se désoler : ah ! ces jeunes d’aujourd’hui, ils ne savent même plus cuir un oeuf ! Quel dommage ! Elle expliquait alors que les plats tout préparés étaient peu à peu en train de prendre le pas sur la cuisine familiale, préparée avec amour à la maison. Un vrai saccage !
Hélas, je dois reconnaître qu’elle a sans doute raison.
Ici, les bento (ces ravissants plateaux repas que le monde entier envie au Japon) sont si équilibrés, si joliment présentés, si appétissants et si bon marchés qu’il est tentant de ne plus toucher une casserole de sa vie. On les mange sur le pouce à l’heure du repas – bien calé sous une tonnelle recouverte de glycines dans le parc du coin – on les emmène dans le train, on les ramène chez soi, bref, on les adopte avec une facilité déconcertante. D’après ce que j’ai lu, il s’en vendrait 12 millions d’unités par jour. Pour autant, faut-il vraiment souhaiter que ce chiffre augmente encore ?
Parfois, je me dis que je suis complètement aveugle.
En regardant le sol des rues, je pensais parfois « tiens, étranges ces bandes jaunes ». Je ne saisissais pas bien le pourquoi de leur existence. Décorations ? Lignes de démarcation ? Quelle erreur ! Après plus d’un an de vie ici (heureusement que je ne suis pas détective), j’ai enfin percé le mystère. Il s’agit de chemins dont les motifs en relief guident les aveugles jusqu’au métro ou les arrêtent au croisement.
Forte de cette illumination soudaine, je me suis rappelée que les transports publics sont toujours équipés d’ascenseurs et que des plans en braille sont installés un peu partout dans la ville.
Au Edo Tokyo Museum de petites reproductions de bâtiments anciens s’offrent à toutes les mains. Que vous soyez aveugle ou enfant, vous pouvez toucher les moindres aspérités architecturales de tel ou tel monument. C’est à la fois ludique et si bien pensé.
Enfin, incroyable mais vrai : lorsqu’une personne arrive en chaise roulante sur un quai, le chef de gare accourt avec une plaque métallique qu’il place de manière à faciliter la montée de l’handicapé dans la voiture.
Bien vu !
Les Japonais partagent avec les Anglais cette passion obsessionnelle pour le parapluie. Il faut dire qu’avec la mousson de juin et les pluies de septembre, il vaut mieux sortir couvert. Ce ne sont pas de misérables gouttelettes qui tombent du ciel, mais des trombes d’eau qui peuvent vous arroser durant des semaines. Heureusement, il se vend des « kasa » à chaque coin de rue au prix modique de 300 à 500 yens.
En bon Japonais cependant, vous ne devriez pas avoir à faire un tel achat. Pourquoi ? Parce que la météo fait également ici l’objet d’un culte particulier. On connaît les prévisions heure par heure, et si vous manquez ces dernières à la télévision : elles sont diffusées dans le train. Vous connaissez le pourcentage de chance de pluie et la violence du grain (8 niveaux répertoriés). Oui, c’est précis ! Vous savez donc forcément qu’il va pleuvoir et vous avez pris vos précautions. Elémentaire, mon cher Watson !
Enfin, sachez que tout est fait pour vous simplifier la vie en cas d’averse. Le plus petit magasin tient un porte-parapluies à votre disposition. Dans certains, vous disposez même d’une espèce de fourreau en plastique qui permet d’éviter que votre accessoire ne goutte partout (le bon vieux système du préservatif). Dans les grands restaurants en revanche, vous le placerez dans une consigne spécialement adaptée.
Et quand il ne pleut pas, pas de souci : les Japonais rangent leur parapluie… et sortent leur ombrelle.
Ah les dîners aux chandelles, les bijoux précieux, le voyage en gondole ou les dessous affriolants… vous en rêviez mesdames pour cette Saint Valentin ? Tintin, vous n’aurez rien ! Car ici, les femmes ne reçoivent pas : elles offrent. Et pas n’importe quoi, hein, des chocolats. Cette tradition a le mérite de simplifier grandement la tâche. Inutile de se casser la tête à trouver une idée originale. Pour marquer le coup, il suffit d’aller dans le magasin du coin, vous y trouverez des pyramides de boîtes de toutes sortes ou de kits prêts-à-l’emploi avec moules en forme de coeur naturellement. Malgré les origines commerciales de l’affaire, vous trouvez le concept romantique ? Attendez la suite. En effet, les dames ne se contentent pas d’offrir quelques douceurs à l’être aimé, elles arrosent tous les collègues. Elles font ainsi entre 4 et 5 heureux à la fois. Eh oui, pourquoi s’embêter, surtout lorsqu’on est célibataire ? Dans un mois précisément, le 14 mars, les garçons devront répondre à ces demoiselles en leur rendant la politesse. S’ils ont été sensibles à l’attention, ils offrent des chocolats en retour. S’ils sont déjà en main ou qu’ils ne sont pas intéressés, tintin… elles n’auront rien.