Archive for décembre 4th, 2010
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Faut-il aimer David Peace, cet écrivain anglais considéré par certains comme l’un des nouveaux grands maîtres du polar et auteur célébré d’une quadrilogie aux titres laconiques : 1974, 1977, 1980 et 1983 ? Cet homme, qui a le bon goût de vivre à Tokyo depuis quelques années, s’est lancé dans une grande fresque qui ambitionne de dresser le portrait du Japon d’après-guerre.
Alors, ça donne quoi ?
Mouais mouais mouais.
L’enquête du trouble inspecteur Minami sur le meurtre et le viol de jeunes filles abandonnées aux hasards des lieux les plus sordides de Tokyo et de la région de Tochigi est le fil ténu choisi par Peace pour décrire l’état du pays en 1945. Forcément, le constat n’est pas joli-joli et c’est un peu le reproche que l’on peut faire à l’auteur. Le ressentiment face à l’occupation, l’humiliation des héros nationaux devenus parias, la lutte fratricide que se livrent sans merci les différentes communautés ou sections de la police, la folie qui guette après avoir vu brûler, torturer ou mourir ses proches… tout cela sonne juste, mais le point de vue me semble un peu simpliste. Et après ? Oui, la guerre est traumatisante et injuste. Oui les méchants ne le sont pas toujours et les bons non plus. Oui, les hommes sont menteurs, les femmes faciles et les enfants victimes. Mais on termine sur sa faim. Reste le parti-pris stylistique, cette forme qui fait la signature de Peace : d’inlassables répétitions qui se répètent de façon répétitive (!) jusqu’au tournis, l’utilisation du japonais dans le texte, et ces allers-retours entre passé, présent, délire et réalité, sans parler de ce récit parallèle qui ouvre chaque grande partie sur un sentiment de confusion et de frustration totales.
En quatrième de couverture, Télérama évoque une oeuvre lyrique et envoûtante « qui tient autant du poème que du pur roman« . Je vous invite à vous en faire votre propre idée (quand même 486 pages aux éditions Rivages). Quant à moi, je trouve que ce « Japanese Death Trip » est bien loin des délires et des fulgurances d’un James Ellroy, auteur phénoménal dont David Peace se réclame. Dommage !
Nota bene : comme je suis un peu masochiste, je vais quand même lire la suite, Tokyo ville occupée. Je vous raconterai ! Avant cela, petit bonheur de lecture avec Florent (dont je vous parlerai bientôt, promis).