Archive for avril, 2011
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(Un ami me disait hier que ce blog n’était pas très gai, mais comment pourrait-il en être autrement ? Petite lueur cependant, voici le discret portrait de deux hommes debout.)
Chaque année, le TIME fait paraître sa liste des 100 personnalités les plus influentes au monde. Parmi elles en 2011, deux Japonais remarquables pour leur forme de résistance, leur courage et leur dignité.
Katsunobu Sakurai, le maire de Minami-soma, aujourd’hui connu pour son poignant SOS de 11 minutes diffusé sur internet et (heureusement) sous-titré en anglais. Il y raconte, sans détour mais sans colère, le dénuement total dans lequel se retrouve sa population, la difficulté à localiser ceux qui sont partis et la peur qui étreint la cité devant la menace nucléaire invisible qui pèse sur elle. Il invite les médias à venir témoigner sur place (à 30 km de la centrale de Fukushima) et implore pour la venue de volontaires. Alimentation, eau, essence, soutien. Tout manque. L’autre héros salué par le magazine est Takeshi Kanno, un jeune médecin du Shizugawa hospital, célèbre pour être resté auprès de ses patients jusqu’à leur évacuation complète, après le passage du tsunami. Ces personnalités, révélées exceptionnelles dans l’adversité, puissent-elles nous influencer en nous faisant réfléchir à ce que nous sommes et à qui nous voulons ressembler.
L’appel à l’aide du maire de Minami-soma est là, écoutez-le, relayez-le :
http://www.youtube.com/watch?v=a78lgT6qavY
Les échos qui me parviennent de Tokyo m’effraient. Le métro a choisi de limiter ses éclairages et les grands panneaux publicitaires ne sont plus baignés de lumière. Les vitrines éteintes, la ville semble en deuil. Par moment cependant elle se réveille, s’ébroue et esquisse un mouvement. En réalité, c’est la terre qui a tremblé, provoquant une panique sombre et sourde.
Et malgré cela, je ne me sens pas prête au départ.
Je voudrais pouvoir sortir ma bâche et m’installer sous les fleurs. Et puis j’irais prendre le bateau pour regarder les cerisiers ployer au-dessus de l’eau. Mon voisin me proposerait un barbecue auquel on mangerait à n’en plus pouvoir. Bien sûr, on stabiliserait l’appareil pour prendre une photo. On lèverait alors bien haut l’index et le majeur. On formerait ainsi le V de la victoire. Victoire contre la centrale qui s’emballe, et le noir qui s’installe.