Karoshi
On peut mourir de tout. De maladie, de vieillesse, d’un banal accident de la route ou d’amour tiens. Oui ça arrive, lecteurs dubitatifs, voyez Juliette et son Roméo. Mais ici, dans ce pays étrange, on meurt d’avoir trop travaillé et ce phénomène bien particulier a un nom : karoshi.
Le terme a récemment été médiatisé à propos d’une gérante d’une chaîne de fast-food américaine (je ne sais pas si je peux la citer mais il y a du rouge et du jaune dans son logo, suivez mon regard). Elle faisait 80 heures de travail supplémentaire par mois ces derniers temps et paf, ça l’a tuée. Dans Libération, on annonçait 157 décès officiels par karoshi. Impressionnant – sachant que 20 000 seraient plus proches de la réalité.
Que dire, faut-il arrêter de travailler ici ? Doit-on faire grève ou plier bagages ?
Cette nuit, un garçon de ma connaissance a été appelé à 22h pour régler un problème informatique. Il a quitté sa maison 30 minutes après pour se rendre physiquement sur les lieux du bug parce que, forcément, nul autre que lui ne pouvait se charger de la manoeuvre. Il est rentré à 4h30, pour se lever à 6h et repartir au boulot. Aujourd’hui, il fera sans doute la sieste dans les toilettes et aussi dans le métro… en attendant le karoshi ?