28
Jan
2010
Cache-misère
Ici, ma fille n’a pas peur de prendre le métro.
Elle ne risque pas de croiser un homme au regard torve qui la fixera au point de lui faire baisser les yeux et de faire des cauchemars nuit après nuit. Personne ne lui tend la main pour une petite pièce s’il vous plaît et lorsque c’est le cas, il s’agit d’un moine immobile au beau chapeau de paille, une silhouette fixe et rassurante.
Dans le parc près de chez nous, il y a pourtant quelqu’un, une présence sous un parapluie en plastique transparent. Il ne dit rien et tout le monde l’ignore. Aujourd’hui, cet homme n’existe pas. La société, aveugle, ne lui reconnaît aucune place. Pourtant, il vit en dessous du seuil de pauvreté comme 1 Japonais sur 6.