Mon pays
Lorsque j’ai cherché un nom pour ce blog, avant de m’arrêter sur le tordant ahrizgateau, j’ai pas mal tâtonné. J’ai pensé à « Mad in Japan », car effectivement, le Japon rend plutôt dingue – mes billets en témoignent assez. Puis… Japoniaiseries, déjà pris mille fois et trop niais finalement. Enfin, J’ai envisagé « Far from home », sans doute dans une période de nostalgie. Mais au fait, quand on vit longtemps à l’étranger, son pays est-il encore son pays ? Je veux dire est-ce là où l’on vit, où l’on a sa maison, son supermarché, ses voisins ? Est-ce l’endroit où l’on a le plus vécu ou le plus intensément ? Est-ce le lieu où l’on est né qui conditionne le sentiment d’appartenance ?
Je suis rentrée au pays quelques jours – c’est à dire en France.
Tout m’y était familier, et pourtant, tout m’a surpris.
Paris m’a semblé affreusement grise et j’ai pataugé deux fois dans des crottes de chien car je n’étais plus habituée à regarder par terre en marchant – ça m’a énervée. J’ai retrouvé avec un mélange de tristesse et d’amusement les musiciens du métro dont un guitariste qui chantait allègrement « sarko sarko sarkommence, et pire… est à venir« . Inimaginable ici ! J’ai écouté la radio dans les taxis, subit la gueule des vendeuses – incroyable, ni bonjour, ni merci, ni au-revoir, à peine un regard – j’ai commandé un steak frites « mais avec un peu de salade aussi » dans un café parisien. Et finalement… j’ai traversé la Seine devant l’imposant Louvre. C’est alors que je me suis dit que Paris est vraiment la plus belle ville du monde et j’ai pensé, c’est quand même bien chez moi.