Lecture
Je n’ai pas mes yeux dans mes poches.
Si je déteste qu’on lise derrière mon épaule, j’adore plonger dans la lecture de mes voisins de métro. Et ici, la stupeur est toujours au rendez-vous. Malgré le papier qui recouvre généralement la couverture et le dos des ouvrages, on peut tout à son aise découvrir le contenu éloquent des pages intérieures : des dessins d’une violence inouïe. Torturés, explosés, décomposés, possédés, violés… les héros subissent les pires sévices sous mes yeux effarés et le regard stoïque de mon lecteur, pas gêné, pas troublé. La ville de Tokyo, elle, a décidé de sévir devant ce type de littérature. Elle prévoit de restreindre la diffusion d’images sexuellement provocantes mettant en scène des mineurs. Les éditeurs et auteurs, outrés, sont déjà descendus dans les rue pour défendre leur liberté d’expression. Le duel a commencé, mais qui va gagner ?