Pas recommandable !
Je ne sors jamais sans ma bible. Je vais où elle me dit d’aller. J’évite ce qui m’est déconseillé. Bien mal m’en a pris. Fichu guide ! A Kumamoto, le Lonely Planet m’enjoint de réserver dans ce minuscule minshuku (sorte de chambre d’hôtes) silencieux, propre et bien tenu. Le personnel est serviable et on peut même, avec un petit supplément, prendre son repas. J’y vais les yeux fermés.
Arrivée sur place, je rencontre la propriétaire qui m’emmène à ma chambre d’un pas traînant. Il y a trois lits pour quatre personnes, qu’importe, nous nous serrons. Dois-je laisser mon nom, remplir un formulaire ? Non. Nous serons des voyageurs anonymes, un parfum de mystère flottera autour de nous, pourquoi pas. J’inspecte la chambre, le tapis est taché, la climatisation est équipée d’un système à pièces. La propriétaire doit être une vaillante militante pro-environnement. Faut pas trop laver. Faut limiter sa consommation d’énergie. J’approuve. J’ouvre le placard pour y ranger mes affaires : tiens, il est déjà encombré de couvertures en vrac et de gros cartons ramollis. Allons, allons, soyons positifs. Après ce voyage qui a réussi à me faire combiner en une seule journée train, bateau, car et tramway, un bon bain me fera du bien. Nous descendons avec trois serviettes pour quatre (comme le nombre de lits alloués, il faut rester logique de bout en bout), le o-furo nous attend. Je me déshabille, prend une douche et soulève les planches rafistolées qui recouvrent le bassin. VIDE, il est vide. Je m’énerverais volontiers mais je suis trop crevée. Allez hop, au lit. Le calme décrit par mon guide comme l’un des points forts de cet établissement rattrapera tout. Hélas, je ne dormirai pas de la nuit… le karaoké d’à côté fonctionne à plein.
Je suis fâchée. Pour cette chambre, j’ai payé près de 9 000 yens la nuit, soit dans les 81 euros. Evidemment, nous étions quatre, mais quand même ! C’est cher payé pour des conditions aussi miteuses.