Crimes et licenciements
Un proche ami français qui travaille au Japon (il se reconnaîtra) me racontait récemment que dans son entreprise, on affichait chaque mois les déboires des mauvais salariés dont on justifiait ainsi le prompt châtiment, soit un licenciement pur et simple. Sans doute vous demandez-vous quelle faute grave ces employés peuvent-ils commettre pour mériter une sanction aussi rude. Voici, pour votre gouverne, un exemple éloquent : l’un d’entre eux, certainement harassé de fatigue et de stress, termine sa journée par une soirée bien arrosée. Fin saoul, il rentre, par erreur, dans une autre maison que la sienne et finit par se retrouver nez-à-nez avec la propriétaire en petite tenue. Terrorisée, celle-ci s’empresse d’alerter la police qui accourt. Notre homme – qui, entre nous, est sans doute plus à plaindre qu’à craindre – non content de se retrouver au poste, termine sur le carreau. En effet, il a sali l’image de l’entreprise et ça… c’est impardonnable. Il est viré sur le champ et sa mésaventure est aussitôt placardée près de la machine à café. Chers lecteurs, hier, une vendeuse parisienne qui me remettait les conditions générales de vente liées à un abonnement téléphonique, m’enjoint de signer d’abord le contrat et de lire chez moi « la paperasserie ». Signer en aveugle, voici donc ce qu’elle me recommande ! Et, quand je lui demande de m’indiquer où sont les clauses de résignation, elle avoue naïvement n’avoir jamais lu document. Professionnellement parlant, n’est-ce pas au moins tout aussi grave que se tromper de maison en rentrant chez soi ? Heureusement pour elle, elle travaille en France et n’a donc rien à craindre pour son emploi.
Deux pays, deux poids, deux mesures ?