La France vue du Japon
Pour une fois, changeons de point de vue et imaginons la surprise que l’on peut ressentir face aux moeurs pittoresques des Français. Après deux années passées à Tokyo, j’ai en effet posé un regard tout neuf sur les particularités de mes compatriotes et sur nos vastes campagnes. Alors, bons ou mauvais points ?
Mais qu’ils sont râleurs ! Avec cinq semaines de congés payés, des RTT, des jours enfant malade, des jours enfant seul pour cause de grève (je ne connaissais pas), une retraite assurée à un âge plutôt raisonnable, des indemnités chômage, des jours de maladie… on en veut toujours plus et on est prêts à descendre dans la rue pour revendiquer. Cela me donne envie de dire : bravo pour l’esprit contestataire, mais si on ouvrait les yeux sur tout ce qu’on a déjà ?
Ben la qualité du service, elle laisse carrément à désirer ! J’ai régulièrement payé mes achats à des vendeuses en train de causer au téléphone avec une copine, sans parler des serveurs qui engueulent les clients parce qu’ils prennent deux assiettes pour leur petit-déjeuner et qu’il n’en reste plus pour les autres. Le franc-parler euh… je suis pour, mais la diplomatie : déjà oubliée ?
Et bien sûr, les chiens en ville restent un sujet d’énervement permanent ! Bon sang, ici, un aveugle marche en toute sécurité. A Paris, les rues sont minées. Crotte alors, amis des bêtes, soyez plus responsables.
Pour le reste… ah ! les champs de blé, les églises de campagne, les expositions renversantes, les petits théâtres, l’esprit de voisinage, la mixité, les cahiers de classe payés par la mairie, les centres de loisirs, le conducteur qui s’arrête en pleine rue pour ouvrir ses portes au passager en retard, le chanteur (pas mauvais) qui anime la rame, les (grosses) portions dans les assiettes, l’amitié facile, le menu du jour sur l’ardoise, la revue de presse du matin et les magazines féminins… Tout cela va me manque déjà !
Faut-il donc partir pour mieux revenir ?