Le repas de Noël
En lisant « Aujourd’hui le Japon », je suis tombée sur un article qui m’a laissée perplexe. Pour leur menu de réveillon, les Japonais – ces gastronomes de renom qui savourent chaque chose avec délicatesse et ostentation – choisissent majoritairement de se fournir chez une pointure du bien-manger américain, attention j’ai nommé… (suspense)… KFC, Kentucky Fried Chicken. Vous cherchez une chaise pour vous asseoir ? Moi aussi, je suis sur le c. Cette hégémonie dans les assiettes japonaises le soir du 24 décembre remonterait aux années 70, période où le poulet entier était introuvable (cela dit, aujourd’hui encore, quelle galère pour trouver un animal avec deux pattes, deux ailes, un cou, du blanc… le tout attaché). Bref, cédant aux sirènes commerciales, les Japonais se seraient reportés sur le seul fournisseur de volailles possible. Et après réflexion, je les comprends un peu. Moi-même, j’ai dû me rendre à Costco, immense entrepôt américain à 22 km de Tokyo, pour y acheter une dinde format US (7 kg) et compatir de ce fait aux affres du Père Noël portant sa hotte (et encore, lui n’est pas soumis aux embouteillages). Hier soir, j’ai donc remisé la tradition au placard et j’ai préparé des pâtes à la scarole, aux olives et aux pignons, il parait que cela se fait souvent à Naples le soir de Noël.