Les cartes de visite
Qu’est-ce qu’on dégaine ici plus vite que son ombre et qui n’est pas un colt ? La carte de visite bien sûr ! Pour donner son nom, mais aussi pour asseoir son statut, elle est essentielle. Capitale. Mais, jeunes gens désinvoltes, n’allez pas faire comme moi. Attraper négligemment la carte que l’on vous tend, jeter un oeil distrait en commentant intérieurement la direction artistique et la fourrer dans votre poche avec les mouchoirs usagés : surtout pas malheureux ! Voici le cérémonial obligé (et validé par un expert) : recevez-la à deux mains si possible, en vous courbant à 45° minimum. Lisez attentivement en posant des questions (vos bureaux sont donc à Roppongi, comme c’est intéressant) vous marquerez des points. Si vous recevez une autre carte de visite dans la foulée, gardez tout en main et faites en sorte que celle-ci ne recouvre pas totalement la première. Et lorsque vous êtes assis à une table de réunion, placez la carte devant vous face à la personne correspondante ; en vous adressant à elle, vous saurez toujours quel est son poste et quel degré de respect vous devez lui témoigner. Oui, c’est un peu fastidieux, mais un faux-pas vous coûterait davantage : vexer un Japonais… ouh là, je ne m’y risquerais pas (à vrai dire, cela m’est déjà arrivé et j’ai dû prendre un air aussi angélique que contrit pour me faire pardonner).