Temps obscurs
Les échos qui me parviennent de Tokyo m’effraient. Le métro a choisi de limiter ses éclairages et les grands panneaux publicitaires ne sont plus baignés de lumière. Les vitrines éteintes, la ville semble en deuil. Par moment cependant elle se réveille, s’ébroue et esquisse un mouvement. En réalité, c’est la terre qui a tremblé, provoquant une panique sombre et sourde.
Et malgré cela, je ne me sens pas prête au départ.
Je voudrais pouvoir sortir ma bâche et m’installer sous les fleurs. Et puis j’irais prendre le bateau pour regarder les cerisiers ployer au-dessus de l’eau. Mon voisin me proposerait un barbecue auquel on mangerait à n’en plus pouvoir. Bien sûr, on stabiliserait l’appareil pour prendre une photo. On lèverait alors bien haut l’index et le majeur. On formerait ainsi le V de la victoire. Victoire contre la centrale qui s’emballe, et le noir qui s’installe.
Bonsoir Valentine,
Si vous pouvez vous procurer le livre de Daniel de Roulet « Tu n’as rien vu à Fukushima », je crois que vous l’apprécierez.
Bises – Nicole
Fidèle Nicole, merci pour votre conseil. Je ne manquerai pas de jeter un oeil à cet ouvrage lors d’une prochaine excursion à la Fnac. Cependant, j’aime trop « Hiroshima mon amour » pour apprécier qu’on s’y réfère de façon trop directe. Mais je chipote sans doute… Bises à vous.